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DÉESSE ET SEXUALITÉ
La Sexualité Sacrée.
Pour ce qui concerne les pratiques sexuelles sacrées, revenons à Merlin Stone,
Quand Dieu était femme : "... ils avaient lieu dans les temples, et nous avons
une multitude de témoignages dans la religion de la divinité féminine au cours
des premières périodes historiques, comme l'attestent bien des allusions dans
la littérature classique, chez Hérodote, Strabo et Lucien. Elles doivent être
considérées comme une sorte de magie symbolique primitive destinée à favoriser
la fertilité aussi bien parmi le bétail et la végétation que chez les êtres
humains. Les coutumes sexuelles sacrées de la religion de la Déesse constituent
un autre liens manifestent qui existaient entre les cultes de l'Ancêtre Divine
tels qu'ils se pratiquaient à Sumer, à Babylone, à Carthage, à Chypre, en Anatolie,
en Grèce, en Sicile et même au pays de Canaan. Les femmes qui faisaient l'amour
dans les temples étaient appelées dans leur propre langue les "femmes
sacrées", "les pures". Leur mot akkadien de gadishtu signifie littéralement
"femmes sanctifiées" ou " saintes femmes". Pourtant, même dans les études sérieuses
écrites ces deux derniers siècles, les coutumes sexuelles sont presque toujours
décrites comme une forme de "prostitution", les femmes sacrées étant appelées
"les prostituées du temple" ou "prostituées rituelles". L'usage du terme "prostituée",
pour traduire gadishtu, non seulement nie la sainteté de ce qui était tenu pour
sacré".
"En Mésopotamie, le roi était invité à partager la couche de la Déesse ; de
même les sanctuaires palestiniens étaient pourvus de "couches d'amour" pour
les prêtresses et leurs amants, ceux-ci jouant le même rôles que les souverains
babyloniens quand se déroulaient les rites du mariage sacré." E.O.
JAMES
"Il est très clair à présent ,le Culte de la Déesse Mère dans ces nombreuses
formes, phases et manifestations, est la Mère procréatrice de la vie, personnification
de la fécondité et se détache nettement comme figure centrale.Par elle s'exprime
en tant que valeur abstraite, le mystère de la naissance et de la génération
; tout d'abord, le mystère ne concerna que le monde humain et animal avec lequel
l'homme paléolithique, dans sa lutte pour l'existence, avait surtout à faire
; puis, lorsque la cueillette et la chasse eurent fait place à l'agriculture,
le mystère se transféra au domaine végétal où la Terre-Mère figurait le sein
maternel qui contient les semence des récoltes à venir et d'où elles sortiront
quand leur saison sera venue. Avec la connaissance de l'élevage et de domestication
des animaux, le rôle du mâle dans le processus de la génération apparut plus
clairement et fut considéré comme vital lorsque furent connus les faits physiologiques
concernant la paternité. A ce moment, on assigna à la Déesse-Mère un partenaire
mâle qui était son fils ou son amant, son frère ou son époux. Toutefois, bien
qu'il est été le procréateur, il occupa vis-à-vis de la Déesse une position
subordonnée, n'étant en réalité dans le culte une figure secondaire." E.O JAMES
, Le Culte de la Déesse-Mère.
Les prêtres eunuques.
"Le thème de la castration apparaît dans de nombreux textes anciens. De nombreuses
références sont faites à la présence d'eunuques dans l'antique Sumer, Babylone,
Canaan et plus particulièrement en Anatolie. Il est possible que, dans certaines
régions, l'un des rites substitutifs à la mise à mort du roi ait été la castration.
Dans plusieurs légendes, la castration précède la morte du jeune prince consort
; dans certain cas, comme pour Osiris et Athis, castration et mort sont liées.
Mais nous trouvons bien d'autres mythes où la castration est lieu : en Grèce,
l'histoire de Kronos qui inspiré par sa mère Gaia, castra son père Uranus (Ouranos)
; dans la mythologie hittite l'histoire de Kumarbi, qui castra le dieu Anu lorsqu'il
voulut prendre le pouvoir. Les légendes grecques comme les légendes hittites
sont d'origine indo-européenne. La castration est peut-être la version indo-européenne
du rite de régicide.
Stylianos Alexiou écrit : " Les prêtres et les musiciens portant de longs vêtements
féminins forment une caste particulière. On a supposé qu'il y avait des communauté
de prêtres eunuques à la cour crétoise, peut-être à cause de l'influence
syrienne. Plus tard, les eunuques, prêtres de Cybèle et d'Attis, ont formé,
en Asie Mineure, une caste semblable."
On a fait un certain nombres de suggestions pour tenter d'expliquer comment
ces hommes pouvait accepter ainsi de se castrer eux-mêmes, coutume qui semble
incompréhensible de nos jours. Il est tout à fait probable qu'au fur et à mesure
que les hommes ont eu plus de pouvoir, ils ont remplacé peu à peu les Prêtresse
même dans la religion de la Déesse. A l'origine , ils ont acquis ce droit en
s'identifiant au fils/amant castré au point de l'imiter ; ou bien ils ont peut-être
essayé de ressembler aux prêtresses qui détenaient le pouvoir, en se débarrassant
de leurs attributs masculins par la castration et en portant des vêtements féminin."
(Merlin STONE Quand Dieu
était femme).